#Théâtre

Julia Kerninon - Signe : écrivain, ascendant : lecteur.

Hakim Malik : Votre livre, Une Activité respectable (Rouergue, 2017) raconte finalement la naissance d'une auteure. Votre enfance a-t-elle décidée de votre « activité respectable » ou est-ce le contraire ? Tout se joue-t-il lors de l’enfance ?

Le 07/06/2019 à 15:43 par Auteur invité

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Publié le :

07/06/2019 à 15:43

Auteur invité

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Julia Kerninon a signé plusieurs romans aux éditions du Rouergue, plusieurs fois primés. Membre de cette nouvelle génération d’auteurs qui construisent patiemment une œuvre dense et signifiante, elle se livre ici à une profonde introspection : naissance d’une vocation, écriture et méthode de travail, ses exigences, mais aussi la passionnante et indispensable place de la lecture dans sa vie, pour aborder enfin la mission de l'écrivain auprès du lecteur.

[NDLR : Entretien avec Julia Kerninon réalisé par Hakim Malik, libraire à Chemin faisant, Aix-les-Bains. Qu'ils soient tous deux remerciés.]

Photo © Philippe Matsas / OPALE via site des Éditions du Rouergue

Julia Kerninon : J’ai grandi entourée de livres, et j’ai manifestement décidé de continuer à vivre avec eux. J'ignore si tout se joue lors de l'enfance, mais j'aurais tendance à penser que c'est une part non-négociable de l'histoire de chaque personne – soit qu'on s'en éloigne, soit qu'on s'en réclame, l'enfance est fondatrice.

Hakim Malik : Dans ce texte, vous vous mettez en scène dans une sorte d’introspection qui fait la genèse de votre vie actuelle d’écrivain. Néanmoins vous faites la part belle à la lecture qui est une partie intégrante de votre activité d’auteure. Je dirais même qu’elle parait essentielle.

Julia Kerninon : Je suis une lectrice bien avant d'être un écrivain, dans le sens où le fait de lire me définit beaucoup plus que le fait d'écrire. J'arrêterai peut-être un jour d'écrire, mais cesser de lire semble d'une grande violence. Les livres m'ont presque tout appris, pour une raison qu'on a tendance à oublier : c'est que derrière chaque livre, il y a un individu singulier. Les livres ne tombent pas du ciel, ne sont pas des objets subitement apparus du néant – ils sont le fruit de l'expérience humaine, et une façon au moins aussi digne qu'une autre de partir à la découverte de ses semblables.

Hakim Malik : Vous avez lors de cette période que vous évoquez utilisé une machine à écrire en vous astreignant à une sorte de discipline : tôt le matin, vous lisez et écrivez. Est-ce toujours le cas ? Avez-vous une "méthode" de travail ? Lisez-vous toujours autant ?

Julia Kerninon : Il y a là plusieurs questions auxquelles je vais essayer de répondre le mieux possible. J'ai écrit exclusivement à la machine à écrire jusqu'à mes quinze ans environ, d'abord sur celle que ma mère m'avait offerte, puis aussi sur une seconde, plus légère, que j'avais achetée dans un vide-greniers, et puis, comme tout le monde, je suis passée aux ordinateurs. Je vous réponds actuellement sur un mini-pc Asus qui ne va pas tarder à me claquer entre les mains. Je pense qu'il est temps que j'investisse dans un truc plus solide type Apple, mais je déteste posséder des choses chères, alors j'hésite encore.

Pour ce qui est de mon organisation, je travaille entre neuf heures et dix-sept heures trente du lundi au vendredi, parce que ce sont les plages horaires durant lesquelles mon enfant est gardé. Je lis le matin, et j'écris soit l'après-midi soit le soir, en général – mais à peu près jamais le matin, en tout cas. Entre septembre 2007 et novembre 2017, j'ai lu 1450 livres – je tenais une liste, mais j’ai arrêté net de la remplir après la naissance de mon enfant, je ne sais pas pourquoi.

Donc oui, je lis toujours autant, et je lis plutôt beaucoup. J'ai lu un peu moins dans les derniers mois où je finissais ma thèse, et c'était très déstabilisant, et un peu moins aussi quand mon enfant était plus jeune, mais les bonnes vieilles habitudes sont revenues au galop. Quand j’étais enfant, je me souhaitais une vie d'adulte où je puisse lire et écrire à mon gré – je m'émerveille encore de pouvoir passer une journée entière dans cette liberté, même si j'ignore combien de temps elle durera.

Et j'ai une méthode de travail, mais c'est très compliqué à expliquer. Disons que j'écris rarement plus de quatre heures par jour – que je ne fais pas de plan avant d'avoir presque fini le livre – que j'écris mes livres par passages, en vrac, et que je passe ensuite un temps conséquent à structurer la matière ainsi obtenue – que les livres sont pour moi quelque chose de très plastique, que c'est en les pensant comme plastiques que je peux les articuler

Hakim Malik : Pour beaucoup de grands écrivains, la lecture est une manière de vivre, c'est même vivre que de lire. Votre texte illustre à merveille cette idée puisque toutes vos activités sont portées vers un seul but : l'écriture et la lecture.

Julia Kerninon : Marielle Macé a publié un livre passionnant qui s'intitule Façons de lire, Manière d'êtres, dans lequel elle explique entre autres choses intéressantes que ce que nous lisons nous influe, non seulement dans notre façon de considérer le monde mais aussi dans notre manière d'y réagir. La frontière entre ce que nous lisons et ce que nous faisons est poreuse – je trouve cette idée lumineuse. Bien sûr que lire c'est vivre – comme vivre est aussi faire les courses, prendre un bain, courir, écouter de la musique.

Donner à la lecture une place importante dans sa vie, cela signifie donner une place aux idées, à l'abstrait, à la fiction, à l'imagination, à l'information, à la poésie, à la grammaire, à la structure, à l'attention, aussi. L'acte de lire est un acte solitaire – ce qui n'a pas tellement le vent en poupe à notre époque, comme chacun l'aura constaté – mais aussi un acte qui nécessite un engagement, bien que minime.

D'un côté, lire est une activité presque passive – on déchiffre simplement quelque chose, on reçoit quelque chose – mais en même temps, c'est le lecteur qui donne son sens au livre, et pour lire, il faut accepter de rester seul, à déchiffrer cet objet modestement séduisant qu'est un livre, sans y renoncer au profit d'une activité plus éblouissante. Il y a dans tout ça une forme de méditation, de recueillement, que je trouve non seulement émouvant mais salutaire. Lire est une éducation, à tous les sens du terme.

Hakim Malik : La "méthode" (si vous me permettez donc l'expression) est la description d'un véritable travail d'artisan. Vous travaillez votre matière brute comme un sculpteur travaillerait au burin son matériau jusqu'à le façonner et créer un "objet".

Julia Kerninon : Il y a une phase spontanée de production de matière, puis une phase plus pragmatique ou technique de mise en forme, même si c'est un peu plus complexe que ça, parce que, bien sûr, le fond et la forme sont liés. J'ai une idée du livre avant de commencer, et je suis cette idée tout au long du travail, je fais des expérimentations, j'ai des surprises, et puis quand je passe à la phase de structure, c'est en fait beaucoup plus excitant que ce qu'on pourrait imaginer, parce que soudain le livre prend forme, atteint sa plénitude. C'est terriblement satisfaisant, quand ça marche.

Je travaille avec un document source généralement très vaste, qui contient une multitude d'unités plus petites (paragraphes, chapitres, phrases, répliques) et je dois les assembler les unes aux autres pour composer le livre, et quand ça marche, quand je place côte-à-côte deux morceaux qui fonctionnent ensemble, c'est comme si ça scintillait d'un coup – parfois, par exemple, j'ai deux paragraphes dont aucun n'est extraordinaire, qui sont simplement utiles et nécessaires au fil du récit, et je ne sais pas où les mettre, ils me dépriment un peu parce qu'ils ne sont pas assez beaux, et lorsque je fais le test de les associer, ils démultiplient leur valeur d'un coup, comme s'ils se sertissaient réciproquement. Ça, ce sont des moments de grand bonheur.

Hakim Malik : D'autre part, lorsque vous parlez du rôle du lecteur, cela n'est pas sans rappeler le lector in fabula du regretté Umberto Eco ? Il y a l'exigence de l'écrivain mais aussi celle du lecteur.

Julia Kerninon : Je connais très mal Eco, mais je présume que par lector in fabula il est question d'un lecteur imaginaire, et sans doute aussi idéal. Mon exigence d'écrivain est mon exigence de lectrice – c'est donc aussi l'exigence que je suppose à (ou même que j'attends de) mes potentiels lecteurs. J'aime l'idée de faire ma part du travail : proposer au lecteur un livre solidement construit, nourrissant, dans lequel on peut avoir confiance, et ensuite, dans ce livre, laisser le lecteur libre, lui laisser des plages de réflexion intime, des endroits pour imaginer son décor, ce genre de choses.

J'aime que le livre soit comme une cabane que j'ai construite pour quelqu'un d'autre, que je ne connaîtrais jamais vraiment, ou trop tard. Ça, c'est quelque chose de fondamental dans l'écriture de roman : on essaye de donner des émotions à quelqu'un dont on ne sait rien, par papier interposé.

J'aime aussi comment on dirige le lecteur, dans certains cas, en créant un suspense ou en jouant sur la forme, comme si on faisait appel à son inconscient : il y a des règles presque académiques en littérature, que tous les lecteurs connaissent sans pouvoir nécessairement les verbaliser, et si on les modifie ponctuellement, on parvient parfois à désarmer totalement le lecteur, ce qui peut, occasionnellement, être très utile.

Hakim Malik : Vous parlez de l'acte de lecture d'une manière bouleversante : acte solitaire, salutaire, forme de méditation, de recueillement, voie pour partir à la découverte de ses semblables, tout comme Stevenson a pu l’écrire :

C'était le monde et j'étais roi ;
Pour moi les abeilles venaient chanter,
Pour moi volaient les hirondelles.

Julia Kerninon : Oui, alors voilà, pour moi, ça, c'est à la fois la merveille de la lecture et son danger : son auto-suffisance. Soyons clairs : je n'échangerais ça pour rien au monde, mais parfois je me demande dans quelle mesure l'autonomie, voire même l'autarcie, que me permet la lecture n'est pas trop importante, au sens où elle me rend relativement indifférente à d'autres choses pourtant également essentielles.

Mais je me pose sans doute la question simplement pour prétendre à l'honnêteté intellectuelle : dans les faits, je lis violemment, excessivement, insatiablement, et je ne suis pas prête à m'en excuser, et je veux les abeilles et les hirondelles et être seule et libre en mon royaume. Évidemment. Et avoir un enfant a tout changé – mais pas ça.

Hakim Malik : "Lire est une éducation" dites-vous. Si on considère l'état de la jeunesse quant à la lecture, seulement l'intérêt, l'éveil à la lecture, on ne peut que constater une considérable carence, un désintérêt superbe (assumé ?), bref une asthénie des jeunes face à la lecture (ce qu'il me semble observer au travers de mon métier).

Julia Kerninon : Le problème, en soi, ce n'est sans doute ni la lecture ni l'accès à la lecture ni l'état d'esprit de la jeunesse : le problème, c'est que nous vivons à une époque où, pour des raisons auxquelles je ne peux pas réfléchir tellement cela m'effraie, il est de bon ton de professer un certain mépris pour les choses intellectuelles, les choses abstraites, les choses subtiles.

Autrefois, dans un village, l'instituteur n'était pas un notable comme le médecin, mais il était respecté – aujourd'hui, on traite les professeurs des écoles comme des baby-sitters paresseux. Ça ne peut pas fonctionner. Rien de bon ne peut arriver dans une situation où les choses les plus hautes sont considérées comme étant les plus basses et vice-versa. Ce n'est pas viable.

Bien sûr qu'on peut vivre sans lire – l'être humain est étonnamment résistant et résilient – mais quelle vie vit-on exactement dans ce cas-là ? Et je ne fais pas allusion ici à ceux qui ne peuvent pas lire – parce que je pense qu'il existe des personnes pour qui lire est une chose très compliquée – mais à ceux qui choisissent de ne pas le faire.

Je sais que je suis un peu extrémiste, mais si je vais au fond de ma pensée, que quelqu'un puisse avoir des hobbies – c'est-à-dire du temps de loisir – et cependant ne pas lire m'emplit de peur et de colère à la fois. Parce que je ne pense pas qu'on puisse impunément faire l'impasse sur cette source d'information que sont les livres.

Hakim Malik : L'accès aux livres est a priori facile ; mais l'accès à la lecture plus compliqué. À cet égard votre expérience est intéressante et peut éventuellement faire des émules. J'ai même la tentation de placer votre dernier roman dans la lignée du 84, Charing Cross Road de Helen Hanff. Pensez-vous alors que lire peut "sauver" ? Amener ou ramener à la raison ? Stimuler la connaissance de l'autre par le biais de cet objet modestement séduisant ?

Julia Kerninon : Qui désire être sauvé, et de quoi exactement ? Et qu'est-ce que la raison ? Et est-ce que "stimuler" n'est pas un verbe un peu trop rationnel pour parler de l'effet de la lecture ? Ce que je veux dire, je crois, c'est que j'ai pour les livres un respect religieux, dont une des expressions consiste à ne rien attendre de leur lecture afin de pouvoir tout en recevoir. Les livres ne me doivent rien, n'ont pas d'effet automatique, ne sont pas des fortune cookies. Comme toutes les éducations, il faut la désirer vraiment pour en bénéficier.

Si les jeunes se désintéressent de la lecture, c'est vraisemblablement parce que personne ne les a convaincus, explicitement ou pas, de sa richesse. La connaissance des livres, la connaissance de soi-même en tant que lecteur est un long parcours qui ne connaît aucun raccourci, et c'est un parcours dont certains segments sont laborieux. Apprendre à lire – pas apprendre à déchiffrer, mais apprendre à lire facilement, peut-être aussi rapidement, savoir ce qu'on aime, où le trouver, comment le comprendre – cela prend du temps. Et je ne suis pas sûre que la patience soit une vertu suffisamment louée, et à sa juste valeur.

Je ne sais pas comment on transmet le goût des livres. Mais je pense qu'il doit exister des moyens. C'est Danilo Kis, je crois, qui disait que personne n'a rendu autant hommage aux livres que les dictateurs qui se sont tous assurés, dès leur arrivée au pouvoir, de mettre en place des autodafés. Leur crainte du livre imprimé est, selon Kis, la preuve paradoxale de leur respect. Dans La Fin de l'Homme rouge, Svetlana Alexievitch décrit l'importance qu'avaient les livres sous le Communisme, le soin avec lequel ils étaient transmis malgré la censure.

Hakim Malik : Les autodafés sont certes la preuve s’il en fallait une que les livres constituent un danger mais pas seulement dans les pays autoritaires, dictatures. Vous le dites justement, le mépris à l’endroit des choses intellectuelles, les choses pour lesquelles doivent s’exercer notre subjectivité libre et entière, me fait quand même dire que l’exercice de la lecture est une activité majeure dans l’acquisition des connaissances de bases et aussi des connaissances plus subtiles, plus nuancées. Les livres, par exemple (et des moindres) peuvent être un sésame pour une intégration réussie, ils donnent des outils, forgent l’esprit, développent une certaine liberté. L’idée « d’être sauvé » vient de ce constat. On pourrait expliciter le terme et l'idée de "sauvé" j'en conviens.

Julia Kerninon : Alors peut-être pas « sauvé », mais construit, nourri. On parle régulièrement du prix de la culture : il me semble que les livres représentent un investissement minimal, et inversement proportionnel à leur puissance de feu.

"En attendant, les universités, alors qu'elles nous fournissent des bibliothèques, ne nous proposent pas de professeurs de lecture, et m'est avis qu'il n'est pas de chaire dont on ait davantage besoin. Dans une bibliothèque, nous sommes entourés par des centaines d'amis chers (........) la loi de ces limbes où ils sont confinés impose qu'ils ne peuvent parler tant qu'on ne leur parle pas."

Hakim Malik : en résonnance avec les mots d’Emerson (in Société et solitude), le dialogue entre les livres et les lecteurs(trices) serait absent, entravé. Les écrivains peuvent-ils susciter la curiosité et l’intérêt ? Simplement en parlant de leurs livres mais surtout des livres qu'ils ont lus, ceux qui les ont bouleversés, émus instruits, changés, construits même. Non comme des « messies », mais à défaut d'être des professeurs de lecture, comme des passeurs. Bien entendu est soulevé ici la rupture qui existe entre les élèves et les professeurs quant à la découverte du goût de la lecture.

Julia Kerninon : Eh bien, je crois que ça dépend. Il ne faut pas oublier que le rôle de l'écrivain est simplement d’écrire. On essaye un peu trop souvent de nos jours d'essayer de lui faire porter d'autres responsabilités : animateur, performer, conteur, médiateur. Certains d'entre nous s'y prêtent de bonne grâce, d'autres moins.

Car au sein du peuple des écrivains coexistent une infinité de personnalités tout à fait distinctes, dont la pratique littéraire en tant que pratique est parfois le seul point commun. Je suis, moi-même, un écrivain-lecteur compulsif – c'est-à-dire qu'on pourrait dire que mon signe est écrivain et mon ascendant lecteur, pour le dire simplement.

Dans cette position, je vais naturellement avoir tendance à évoquer mes lectures – mais il s'agit simplement d'une position, et il me semblerait absolument déplacé d'attendre de l'ensemble des écrivains qu'ils se fassent les passeurs de quoi que ce soit. Je parle ici en mon seul nom. Et pour ce qui est d'Emerson, malgré toute son éloquence, tout ce que je puis dire c'est que je ne crois pas à une société encadrée au point qu'il existe des professeurs de lecture.

Je ne place que peu de choses plus haut que la solitude – je refuse d'être guidée dans mon chemin de lectrice. Si je vais vraiment au fond de ma pensée, il me semble parfois que les êtres humains seraient à la fois plus heureux et plus compétents s'ils cessaient de vouloir toujours faire les choses collectivement, pour essayer de les faire seuls. La lecture, en tout cas, me paraît une affaire trop franchement privée pour supporter des instructeurs.

Hakim Malik : Votre sortie concernant Emerson est (je vous livre le ressenti tel quel, brut) un peu féroce. Loin de sacraliser l'auteur ou un livre, l'idée de trouver des vecteurs, des personnes qui sachent faire le pont entre les livres les gens est essentielle et vitale. Imaginons qu'Emerson évoquait cette partie justement de la population qui ne lit pas non pas manque de volonté ou désintérêt mais par peur, méconnaissance. Pour faire naitre un lecteur à la lecture il faut à un moment ou à un autre que quelqu'un lui mette entre les mains le livre qui sera le sésame à la merveilleuse et inépuisable aventure de la lecture. C'est en cela que l'idée que développe Emerson me semble pertinente. Il est évident que la seule perspective d'"encadrer", de formater des gens à la lecture est effrayante.

Julia Kerninon : Il est effectivement très possible que je sur-réagisse à la remarque d'Emerson. Ou plus simplement, il se trouve que je ne suis pas d'accord avec lui. Je ne prétends pas avoir raison – mais il me semble qu'un professeur de lecture est un concept assez vain, et que les livres se lisent seul(e), et que c'est pour cela que je les aime, d'ailleurs.

Hakim Malik : Je rebondis sur votre propos sur le fait que faire les choses seul serait la condition pour être heureux et plus compétent. Pourriez-vous développer ?

Julia Kerninon : Encore une fois, je ne prétends pas avoir raison. C'est uniquement le regard que je pose sur le monde, et il est nécessairement très discutable. Mais il me semble que la solitude, et ce qu'elle offre ponctuellement d'autarcie mentale, sont des vertus très sous-estimées. On loue la puissance du groupe, l'intérêt du collectif, la collaboration, l'esprit d'équipe, et on ignore ou presque l'importance de se connaître soi-même, de se nourrir intellectuellement par soi-même, d'avoir des pensées secrètes. Je pense qu'être est une construction, et qui nécessite du soin. C'est tout.

Hakim Malik : L'acte de lecture est un acte solitaire qui finalement développe encore plus et mieux la faculté à vivre, exercer et accepter sa solitude.

Julia Kerninon : Oui. Encore que de mon point de vue la solitude ne pose pas, vous vous en doutez, de problème d'acceptation. La solitude est une compétence précieuse, non un obstacle à surmonter.

Hakim Malik : Vous opposez donc le collectif à l'acte solitaire. Je pense que le collectif étant composé d'individualités, chacun selon ses forces, ses compétences, peut directement ou indirectement apporter à l'ensemble. À cet égard, votre récit qui évoque votre parcours propre et intime, produit un objet tangible ; sa lecture sera certainement (cela est déjà le cas d'ailleurs) pour nombre de lecteurs et de lectrices une "révélation" , une évasion, une source de motivation ou même qui sait ? sera-t-il à l'origine de la naissance d'un(e) écrivain(e)?

Julia Kerninon : Tant mieux. Mais vous mêlez ici, à mon avis, deux choses différentes : au moment où je fais le livre, il s'agit d'un acte solitaire. Cependant, dans la mesure où l'objet de ce travail est destiné à être lu par d'autres, je m'applique à faire en sorte qu'il soit lisible. L'écriture est un moyen de communication : j'écris seule, mais je n'écris pas pour moi seule. Et c'est seulement lors de la publication que le livre en vient à appartenir non plus à moi, mais au collectif.

Hakim Malik : Vous avez lu depuis 2007, 1450 livres! Je n'ai pas fait le calcul pour ramener cela à la cadence mensuelle mais le chiffre reste impressionnant. Vos lectures, justement, quelles sont-elles ? Partagez-vous vos ressentis après vos lectures ?


Julia Kerninon : Je lis des romans, en français ou en anglais, des livres sur la peinture, des recueils d'entretiens, des biographies, des études littéraires, Agatha Christie, de la sociologie, des bandes dessinées, et beaucoup de livres qui ne rentrent dans aucune case. Je lis assez peu de littérature française récente, et à peu près aucune science-fiction. Je parle de ce que je lis avec l’homme avec qui je vis, avec les libraires et les lecteurs que je rencontre, et avec les quelques écrivains que je fréquente.

Hakim Malik : Votre dernier roman, Ma Dévotion (Rouergue, 2018), met en scène une femme dont l’intérêt pour la lecture et les livres caractérisent presque sa personnalité ; dès son enfance c'est dans la lecture et les bibliothèques qu'elle forgera la femme qu'elle est. Elle travaillera d'ailleurs dans l'édition. Helen nous rappelle la jeune femme que nous avons rencontrée dans Une activité respectable. Votre alter ego?

Julia Kerninon : Non, pas vraiment. Quand je veux parler de moi, je fais un livre ouvertement autobiographique, comme c’était le cas d’Une activité respectable. Au premier abord, je comprends qu’Helen puisse paraître me ressembler, mais c’est comme un gâteau différent fait avec les mêmes ingrédients, en vérité.

Mais surtout, j’ai pris une décision presque politique récemment, celle de toujours faire de mes personnages – ou du moins de certains d’entre eux, dans chaque livre – des lecteurs. Pour rappeler que la lecture fait partie de la vie, et que sa pratique ne devrait pas être un trait particulièrement remarquable chez un être humain.

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Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

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Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

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“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

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Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

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Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

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Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

SalondulivredeTurin2024 – Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

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“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

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“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

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“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

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Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

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Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

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Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

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Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

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David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

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Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

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L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

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Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

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“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

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Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

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Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

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Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

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Nouveau record pour le Salon du Livre de Turin 2024

SalondulivredeTurin2024 – Nouveau record de visites pour le Salon du Livre de Turin. 222.000 personnes se sont rendues au Lingotto cette année. Zoom sur ce cru exceptionnel.

16/05/2024, 10:27

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La librairie Au café des livres à Léguevin peut-elle disparaître ?

Ouverte en 2015, la librairie Au café des livres traverse aujourd'hui une mauvaise passe, qui met en sursis sa survie. L'accumulation des crises s'ajoute aux difficultés économiques actuelles, pesant sur la trésorerie de l'enseigne. ActuaLitté lui ouvre ses colonnes, pour relayer un appel aux lecteurs et aux lectrices.

15/05/2024, 13:53

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Un nouveau souffle pour le livre-disque Libertad, hommage à Astor Piazzolla ?

Auteurs et fondateurs du groupe Duo Intermezzo, Marielle Gars et Sébastien Authemayou ont adressé à ActuaLitté une communication portant sur le livre-disque hors norme, Libertad. Ouvrage autour d’Astor Piazzola, préfacé par Frédéric Lodéon (animateur radio de légende) et publié aux éditions Parole, il connaît un arrêt de commercialisation définitif, que les auteurs évoquent dans ce texte, reproduit dans son intégralité.

14/05/2024, 12:48

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Les éditions Edicola érigent un pont entre l’Italie et le Chili

SalondulivredeTurin2024 – Edicola a gagné cette année le Prix National de la Traduction en Italie. Une aubaine pour cette maison d’édition italienne qui détient un second siège… au Chili. ActuaLitté a rencontré son fondateur, Paolo Primavera, au Salon du Livre de Turin.

14/05/2024, 12:17

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"Nous luttons chaque année, c’est un marché précaire"

SalondulivredeTurin2024 – Minimum Fax est une maison d’édition romaine, née d’une revue littéraire initialement distribuée par fax. Cette dernière s’est distinguée grâce à la découverte de grands noms de la littérature italienne contemporaine, mais également pour avoir démocratisé la littérature américaine en Italie.

13/05/2024, 18:02

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Obligations de l’éditeur et résiliation d’un contrat : cas pratique

Le manquement par l’auteur ou par l’éditeur à l’une de ses obligations légales ou contractuelles est susceptible d’entraîner la résiliation du contrat d’édition, à savoir de mettre un terme de la relation contractuelle entre les parties. Le 18 avril 2024, le Tribunal judiciaire de Marseille a fait une application classique du cheminement conduisant à la résiliation du contrat, permettant également de rappeler les obligations à la charge de l’éditeur. Me Adélie Denambride, avocate exerçant en droit d'auteur, de l'édition et du marché de l'art revient sur ce sujet.

13/05/2024, 11:23

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“Désarroi et colère” : France Inter supprime La Librairie francophone

Une tribune signée par plus de 560 autrices, auteurs et acteurs du monde du livre dénonce l'arrêt de La Librairie francophone, émission présentée par Emmanuel Kherad, sur décision de France Inter. L'émission était coproduite et diffusée sur différents territoires francophones par Radio-Canada, RTBF (Belgique), Radio Télévision Suisse et France Inter. Elle avait même déployé en février 2019 une version télévisée.

13/05/2024, 00:01

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“En écrivant, je me jette dans le vide comme les oiseaux”, Amélie Nothomb

SalondulivredeTurin2024 – Oiseaux et chevaux, ou les soeurs Nothomb à Turin : Juliette et Amélie étaient attendues dans une salle archi-comble de lecteurs et lectrices, au salon du livre. Elles ont abordé de leur rapport à langue, à l’écriture et de leur passion pour des animaux, l’oiseau et le cheval, présents dans leurs derniers ouvrages, Psychopompe et Éloge du cheval (2022 et 2023 chez Albin Michel).

11/05/2024, 13:03

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Antoine Gallimard : “Notre métier est d’abord de croire en la littérature”

SalondulivredeTurin2024 – Dans le cadre des rencontres de la section « Edition » du Salon du Livre de Turin où il a été invité, Antoine Gallimard est revenu sur son rôle d’éditeur pendant un dialogue avec Teresa Cremisi, directrice de la section édition et ancienne présidente, jusqu’en 2015, du groupe Flammarion.

11/05/2024, 11:01

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Italie : la lecture s’étend à tous grâce à "la communication augmentative"

SalondulivredeTurin2024 – Officina Babuk et Uovonero, deux maisons d’édition italiennes, sont les pionnières italiennes de la communication augmentative. L’objectif est clair : permettre aux enfants en difficulté dans la pratique de la lecture d’accéder au même patrimoine culturel que les autres.

10/05/2024, 17:35

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"Des livres qui n’ont pas de pères" : zoom sur NN Editore

SalondulivredeTurin2024 - NN Editore a été fondée en 2015 à Milan, précisément le 19 mars, pour la fête des Pères. Et cette date n’a pas été choisie au hasard : NN Editore propose « une recherche éditoriale basée sur l’absence de pères », détaille le responsable de la communication Luca Pantarotto, sur son stand au Salon du livre de Turin.

10/05/2024, 15:43

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En librairie : “Ne plus rien prendre pour faire vivoter les livres déjà là”

Avec le mois de mai s'impose un mot d'ordre : toutes et tous sur les ponts ! Mais ce sont surtout des nouvelles de la lettre Books By Women après les traditionnels brins de muguet. Et comme toujours, la voici proposée en intégralité, rien que pour vos yeux, comme dirait l'autre... Une mouvement d'allégresse et d'humeur par la librairie Un livre à soi (Longjumeau).

10/05/2024, 08:43

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Vietnam : une liberté d'expression violemment bâillonnée 

Membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, la République Socialiste du Viêt Nam (RSV) est un État communiste autoritaire dirigé par un parti unique. La peine de mort reste intouchable au Viêt Nam. Selon Amnesty International, le régime de Hà Nôi se classe au troisième rang mondial (85 exécutions) en 2018. Les données sur la peine de mort sont classées « secret d'État ». Une menace très sérieuse pour la liberté d'expression, un terrible facteur d'intimidation, une forme ultime et barbare de censure au Viêt Nam. Un texte de Nguyên Hoàng Bảo Việt.

09/05/2024, 09:19

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Bernard Pivot : “On ne peut pas apprivoiser la mort. Ni la snober”

En débarquant sur Twitter ce mois de janvier 2012, Bernard Pivot provoqua un ras de marée chez les gazouilleurs : près d’un million d’abonnés depuis ont suivi ses facéties verbales et autres joutes linguistiques. Fédérateur, le père Pivot, assurément : un monument national qui aura traversé les siècles — si fait. Et fait lire au point d’en devenir une icône.

07/05/2024, 16:20

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Blocages : les Alumni de Sciences Po saluent "la fermeté de l'administration"

La mobilisation étudiante pro-palestinienne, débutée à Sciences Po Paris par une occupation, continue. Récemment, des étudiants de Sciences Po Reims décidaient encore d'occuper leur bibliothèque. Des actions qui répondent à la situation à Gaza et visent à inciter Sciences Po à revoir ses partenariats avec des universités israéliennes.

06/05/2024, 18:09

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Lettre à Paul Auster : “Tu étais l’Amérique”

L'écrivain Paul Auster, réputé pour son approche existentialiste et sombre dans ses œuvres littéraires, est décédé à 77 ans des suites d'un cancer du poumon à Brooklyn. Né à Newark de parents immigrants juifs polonais, Auster était un pilier de la scène littéraire new-yorkaise et américaine et apprécié particulièrement en France. Son éditrice, Marie-Catherine Vacher, partage ici une lettre adressé à l'auteur.

02/05/2024, 06:30

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Valentine Tedo : “J'avais peur de la fin”

Avec Petite fille, Valentine Tedo signe son premier roman. Elle en raconte la genèse pour ActuaLitté.

30/04/2024, 08:56

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Publicité et télévision : “Cachez ce livre que je ne saurais vendre”

Renny Aupetit est propriétaire de deux librairies sur Paris, Le Comptoir des lettres (75005) et Le Comptoir des mots (75020). Le libraire considère avec défiance les arguments rejetant l’ouverture de la publicité à la télé, pour l’édition. En trois points, il propose une autre manière d’envisager cette perspective.

29/04/2024, 14:03

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Audrée Wilhelmy : une virée onirique en Allemagne

Carnetdebord – Plongez avec nous dans l'univers féerique d'Audrée Wilhelmy, dont le prochain livre, Peau-de-Sang, sera publié aux éditions du Tripode. Nous vous présentons ici le chapitre 3 de son Carnet de Bord, qui sert à la fois de prélude à ce roman très attendu et de narration documentant la vie de l'autrice.

29/04/2024, 10:51

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“La littérature noire doit déranger la littérature officielle”

Les éditions du Chemin de fer inaugureront leur collection Train de nuit, consacrée à des romans noirs à haute vélocité, parfois, mais surtout forte teneur en valeur littéraire. Pour ouvrir ce projet, les cofondateurs François Grosso et Renaud Buénerd ont choisi de publier Les jours de la peur, premier roman de l’Italien Loriano Macchiavelli (trad. Laurent Lombard). Une décision qu’ils assument, plus que pleinement…

28/04/2024, 16:08

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La Newstalgie en littérature : quand passé et présent renouent

Voici un mot valise que le poète Jules Laforgue n’aurait pas répudié : le newstalgie. De l’anglais new, nouveau, et du français nostalgie, son acception diverge, mais l’esprit demeure : un renouvellement, qui puise dans l’ancien ses racines. Des appréciations mélancoliques qui drainent un romantisme suranné aux saveurs d’un avant, option madeleine et thé au citron, la newstalgie désignerait-elle autre chose ?

25/04/2024, 17:25

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“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

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Yann Le Gal : “La librairie, c'est la passion communicative”

Agnès Martin-Lugand préside cette année le jury du Prix Maison de la Presse 2024. Depuis le 9 avril, six auteurs et leur ouvrage sont encore en lice. Le gagnant de cette 55e édition sera dévoilé le 14 mai. Yann le Gal, parmi les finalistes, profite de cette occasion pour saluer le travail des prescripteurs et ce métier de libraire.

23/04/2024, 10:45

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Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

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Edwige Coupez : “C'est mon premier prix !”

J'avais oublié la légèreté d'Edwige Coupez, paru éditions du Rocher a reçu le Prix 2024 des lycéens d’Arcachon. La récompense était remise dans le cadre de la manifestation La plage aux écrivains, pour sa première édition. Les jurés venaient des lycées Grand-Air,  Saint-Elme et Condorcet. L’autrice nous propose un texte inédit, sur la réception de ce prix.

21/04/2024, 12:45

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Gallimard et Olivennes contre la pub pour les livres à la télé

Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.

13/04/2024, 15:47

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Des chevaux, des yourtes et nous : premiers pas en Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

13/04/2024, 12:17

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“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

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Glorieuse et cruelle : Tisser la langue des contes

Carnetdebord – Peau-de-Sang sera le prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, romancière et artiste québécoise, que publieront les éditions du Tripode. Voici le chapitre 2 de son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur.

08/04/2024, 09:48

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“Nous croyons que la poésie peut captiver les coeurs”

Partout dans le monde, la poésie peut exprimer l'indicible, sans en avoir l'air. Cette puissance en fait aussi une cible de tous les extrêmes, et en particulier des régimes liberticides. Dans un texte prononcé à l'Université de Lille, le 22 mars 2024, la poète, écrivaine et militante des droits des femmes en Afghanistan Somaia Ramish célèbre la poésie et appelle à la défendre, encore et toujours.

05/04/2024, 12:28

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Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

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Pause soupe de nouilles à minuit : ultimes heures avant la Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

01/04/2024, 08:03

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“J’habite une maison vieille qui embrasse les formes de mon corps”

Carnetdebord – Pour la rentrée littéraire 2024, les éditions du Tripode publieront le nouveau roman d'Audrée Wilhelmy. Pour accompagner cette parution, la romancière a trouvé dans nos colonnes une place à part : un Carnet de Bord pour raconter cette aventure, jusqu'aux librairies.

30/03/2024, 17:05

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Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51

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IA : un rapport “équilibré” remis à Emmanuel Macron

Alors que la « Commission IA » remettait son rapport au Président de la République le 13 mars 2024, les réactions continuent d'affluer concernant le positionnement de la France face aux enjeux de l'intelligence artificielle. Si des associations de traducteurs telles que En Chair et en Os et l'Association des traducteurs littéraires de France appelaient à sauver « le geste humain », une nouvelle tribune d'un collectif rassemblant divers acteurs des milieux culturels salue, elle, « un rapport équilibré ».

27/03/2024, 10:08

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Peau-de-sang, expérience physique et sensorielle: “Bienvenue, Audrée...”

Carnetdebord – Au cours des prochaines semaines, ActuaLitté accueillera le Carnet de Bord d'Audrée Wilhelmy. Romancière québécoise, elle publiera son prochain ouvrage aux éditions du Tripode. Ce seront tout à la fois les récits d'une attente, d'un espoir, d'une envie. Ce seront les récits d'un à-venir. En guise de prélude, Frédéric Martin, fondateur de la maison, nous présente cette autrice, d'ores et déjà adoptée.

27/03/2024, 08:01