HIVER2024 - Aux urgences, Alice se reproche de s’être abîmé le bras en tombant dans la cuisine. Elle aurait dû reculer vers le tapis du salon ... Et quand la médecin lui demande devant qui, devant quoi elle a battu en retraite, la jeune femme esquive.
Le 21/12/2023 à 08:30 par Noémie Wuchsa
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21/12/2023 à 08:30
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BONNES FEUILLES - Le diagnostic la désespère : trois semaines avec une attelle, alors qu’ils déménagent à Paris. Et son homme qui ne dort plus, il a tant de problèmes, ils s’aiment si fort. Personne ne la comprend, ni cette praticienne suspicieuse, ni ses amis, ni sa mère, convaincue qu’il finira par la tuer.
Comme souvent dans les romans excellents, tout est dit dès la première scène : reste à savoir si, et comment, Alice parviendra à fuir cette emprise. Mené tambour battant, ponctué de trouées de lumière, même dans les scènes les plus sombres, ce livre nous conduit sur des chemins inattendus.
Vendeuse ou serveuse, c’est hors de question pour celui qui la veut toute à lui. La chance lui sourit dans l’église du quartier où, totalement athée pourtant, elle se réfugie lors de ses rares moments de répit. Elle y avise une mystérieuse petite annonce : «L’association diocésaine de Paris recrute un(e) assistant(e) pour le Promotorat des causes des saints.»
À sa grande surprise, l’évêque responsable la recrute à l’issue d’un bref entretien, trop heureux d’avoir enfin trouvé quelqu’un d’apparemment censé – plutôt que les illuminés qui briguaient le poste – pour remettre de l’ordre dans les dossiers délaissés par son prédécesseur.
La voilà embarquée, et nous avec elle, dans un univers dont elle ignore tout : il s’agit, comprend-t-elle, d’instruire des candidatures à la canonisation, première étape d’une interminable procédure qui bien sûr doit s’achever à Rome, si elle n’est pas interrompue avant, tant les conditions suspensives sont nombreuses et complexes.
Tout semble jouer en défaveur d’Alice : elle souffre d’une timidité maladive depuis son arrivée à Paris, à l’âge de dix ans, vécue comme l’enfouissement sous une chape de plomb après une enfance radieuse au Guatemala ; son compagnon, excédé de ne plus l’avoir à son entière disposition, lui fait subir un harcèlement constant.
Et elle a évidemment bien du mal à comprendre ce que l’on attend d’elle.
Malgré tout, aidée par des prélats et des collègues d’une bienveillance sans limites, elle parvient à se familiariser avec les documents dont elle a la charge, découvrant à leur lecture les destinées extraordinaires de ces «Serviteurs de Dieu», «Vénérables» ou «Bienheureux» qu’il s’agit d’évaluer et dont Tiffany Tavernier ponctue son récit, illuminant dans le même mouvement son texte et le quotidien de sa protagoniste.
À la faveur de nombreux rebondissements, la romancière invite le monde extérieur dans la bulle de déni où s’est réfugiée Alice, l’autorisant à se frayer un chemin vers sa propre vérité.
Ce n’est pas là la moindre surprise du formidable portrait de femme qu’elle nous offre, fidèle à sa compassion pour les âmes tourmentées dont elle sait voir la clarté.
Les éditions Sabine Wespieser nous proposent les premières pages d'En vérité, Alice :
Tiffany Tavernier est romancière et scénariste. Elle a rejoint en 2018 le catalogue de Sabine Wespieser éditeur avec Roissy, portrait très remarqué d’une «indécelable», une femme sans mémoire réfugiée dans un aéroport. L’Ami, paru en janvier 2021, saisissant portrait d’un homme dont le voisin et unique ami se révèle un tueur en série, a été finaliste des prix RTL/Lire, des Libraires et du Livre Inter.
DOSSIER - Rentrée d'hiver 2024 : les sorties de livres à ne pas manquer
Paru le 04/01/2024
286 pages
Sabine Wespieser Editeur
22,00 €
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Dirhavel le Conteur
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Une atèle, c'est un singe hurleur femelle. Noémie Wuchsa veut bien sûr parler d'une attelle. Par ailleurs, l'adjectif "suspicieux", simple transcription de "suspicious" et par conséquent portant l'empreinte du globish, trouve avantage à être remplacé par "soupçonneux", mot bien français que, pour citer Tolkien, un long usage n'a pas défloré. Vraiment, j'en ai marre de ne lire sur ce site dévolu à la littérature que des articles truffés de fautes de français. Déjà que je dois apprendre à mon outil de suggestion de vocabulaire le mot "défloré"... Vous ne voulez pas vous offrir les services d'un correcteur, les gens ? Je peux, si vous voulez, et pas cher, en plus !
Noemie Wuchsa
29/12/2023 à 10:27
Bonjour, merci pour cette correction de l'attelle, c'était effectivement le sens du propos. Il faut en effet prendre garde aux erreurs d'inattention ! Pour le terme "suspicieux", c'est, en plus de l'anglais, un adjectif issu du latin "suspiciosus", selon le Larousse (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/suspicieux/75965). Par ailleurs, latins ou anglais, les mots empruntés à d'autres langues nous sont les bienvenus. Et pour la correction, c'est un travail qui peut s'avérer parfois complexe, mais qui s'accomplit en équipe au quotidien. Très bonne journée à vous
Dirhavel le Conteur
31/12/2023 à 00:16
Oui, chère Noémie, je sais que "suspicieux" est français, je déplore seulement le fait qu'aujourd'hui, il est tellement à la mode qu'il a non seulement supplanté l'adjectif "soupçonneux" mais également le mot "suspect", ce qui pour le coup est un contresens. Je dénonce également le fait que cette éviction soit bel et bien le fait du globish, ce qui est très différent du franglais. Je dénonce également cet aveuglement invraisemblable qui caractérise non seulement vous mais un nombre incroyable de gens, linguistes ou non, atterrés ou pas, qui prétendent systématiquement que détruire méthodiquement tous les mots de la langue française forgés avant les années 90 au profit d'une seule source, le mauvais anglais, et non d'un apport multilingue, comme vous le soutenez, c'est toujours un enrichissement du français. J'ai des élèves qui croient que "vérifier" n'existe pas, car ils checkent, qui ne sont d'aucune équipe, mais d'une team, qui ne croient pas aux possibilités, mais aux opportunités, qui travailleront, non dans l'informatique ou le numérique, mais dans le digital, et pourtant ils n'ont aucune intention d'être manucures. Par analogie avec les problèmes environnementaux, je vous nomme les "linguistosceptiques", qui croient dur comme fer que les lanceurs d'alerte sur l'état du français sont des vieux ringards (pardon, des boomers !), qu'il y a toujours eu des inquiétudes à ce sujet alors que le français est toujours là. Ils refusent de comprendre, ces aveugles volontaires, que quelque chose a changé la donne, non pas l'anthropocène mais, toujours par analogie, l'"arithmocène", l'ère de la mondialisation numérique. Vous dites que vous êtes assez grands pour corriger vos articles tout seuls : croyez-moi sur parole, la confusion "atèle/attelle" n'était que la plus grosse perle du collier. Quand je dis "truffés de fautes de français", je ne schématise pas, et je ne parle pas que de votre article.
Pierre la police
02/02/2024 à 22:13
Les lanceurs d'alerte sur l'état du Français ne sont pas des boomers, en Français, ce sont des vieux. Comme Jean Dutourd ou Paul Guth (qui ne sont plus vieux d'ailleurs puisqu'ils sont morts et bien emboomer 😭)
Dirhavel le Conteur
04/02/2024 à 01:48
Tu veux dire emboomés, pas emboomer, et le français, pas le Français. On est toujours le vieux de quelqu'un, et si tu l'es assez pour citer Dutourd et Guth, alors tu vois ce que veux dire... et de loin. Dénigrer les amoureux du français moins vieux que toi ne te rendras pas plus jeune, tu sais.
Pierre la police
04/02/2024 à 10:43
Connaître Guth et Dutourd, c'est de la culture, mon ami, chose que tu sembles ignorer. J'ai 35 ans et je connais Rabelais, je ne suis pas né a la renaissance ..😭😭 En revanche, ta condescendance à l'égard de Noémie et le tutoiement que tu emploies montrent que tu es un boomer, fan de bingo ou un petit prof en fin de carrière avec son p'tit stylo rouge parce qu'il n'a plus que ça dans sa poche😝.
Pierre la police
04/02/2024 à 14:26
Ne te"rendra pas", quant à l'oubli du "je", on ne la commentera pas. "Quand le singe monte à l'arbre, il faut qu'il ait les fesses propres". Proverbe Africain.
Philippe Braunstein
04/02/2024 à 12:48
Et bien, vous n'avez qu'à en écrire vous-même puisque vous avez l'air si supérieur !!!!