20 ans d'Harry Potter : un docu-anniversaire où Rowling dérange...
« Un être humain immensément intelligent, drôle et gentil. » Lâchez les fauves, les compliments pleuvent : ceux-là proviennent de Daniel Radcliffe, certainement pas plus à l’aise que ses coreligionnaires acteurs. En effet, les stars des films se sont retrouvées pour un documentaire marquant les 20 années de la franchise. Mais sans J.K. Rowling. On ne plaisante pas avec les accusations de transphobie, dans les territoires anglo-saxons.
Le 17/11/2021 à 18:00 par Clément Solym
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Publié le :
17/11/2021 à 18:00
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Tout le monde est à la fête, surtout à la BBC, qui produit et diffuse le fameux reportage. Huit films depuis deux décennies, une pièce de théâtre et des variations diverses et variées sur l’univers de Poudlard qui affluent : il était temps de fêter cela. Mais la créatrice de tout cet univers littéraire originellement — et financier depuis — manque à l’appel.
En effet, les commentaires controversés de la romancière — que désormais les porte-parole ne veulent même plus évoquer — portent un vilain préjudice. Et même si Daniel Radcliffe, qui incarna Harry à l’écran, continue de couvrir la romancière de reconnaissance, l’affaire des femmes et des menstruations continue de peser lourd.
À LIRE: Rowling, la transphobie et le patriarcat
« Il sera difficile que quoi que ce soit se déroule dans le monde d’Harry sans une authentique implication de sa part, et son sentiment sur ce monde. Jo se soucie véritablement des gens pour qui elle écrit », poursuit l’acteur. « Et c’est merveilleux qu’elle ait choisi d’étendre l’univers autant que cela, parce qu’il y a une véritable appétence. »
Le président de la Warner Bros, qui a produit les films, tente de rester optimiste, sourire de façade : « Ce fut un voyage incroyable, depuis les premiers temps du film Harry Potter à l’école des sorciers. Et de voir comment, depuis, il a évolué pour devenir cet univers interconnecté remarquable, et pour le moins magique. »
De son côté, Emma Watson, particulièrement impliquée dans la défense du droit des femmes et les actions de tolérance, s’est contentée de jouer le jeu, sans entrer de nouveau dans la polémique : une simple photo d’avant, quand tous trois étaient minots, aura suffi à retourner internet en quatre.
« Hermione est (et reste) mon personnage de fiction favori », indique-t-elle. Mais la créatrice de tout cela, régulièrement incendiée sur les réseaux pour des termes jadis qu’on pouvait qualifier de maladroits, qui aujourd’hui posent vraiment question, ne fera donc pas partie de la fête.
Selon l’agence Reuters, la rétrospective sera diffusée dans le cadre de Harry Potter 20th Anniversary : Return to Hogwarts et prévue pour ce 1er janvier, sur HBO Max. Elle reprendra tout le casting, les décors originaux, les figurants et tous les acteurs présents — qui auront rapporté quelque 7,8 milliards $ au box-office.
Mais l’absence du nom de Rowling reste malgré tout très remarquée : si elle n’est pas citée dans les annonces faites, la production assure qu’elle aura une place dans les images d’archives. Mais les opinions, avis ou remarques de la romancière sur les questions transgenres ont été de très (trop ?) nombreuses fois à l’origine de polémique et controverses — conduisant à l’accusation de transphobie.
Au point que même Stephen King a tenté de calmer le jeu en estimant qu'elle se trompait, mais qu'elle en avait le droit.
via NYPost, Edinburgh News
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15 Commentaires
Alina Reyes
17/11/2021 à 22:38
C'est l’œuvre qui compte, pas l'auteur.e, voilà une occasion de le rappeler. Sauf quand l'auteur.e a une vie aussi poétique que son œuvre, c'est-à-dire quand l'auteur.e est un.e vrai.e poète.
Quoi qu'il en soit, un.e auteur.e ne doit pas avoir à se plaindre de n'être pas mis.e en lumière, du moment que son œuvre l'est.
Chocolat Carotte
18/11/2021 à 20:49
"(...)l’affaire des femmes et des menstruations continue de peser lourd."
Que reproche-t-on à Rowling ? D'avoir écrit sur un réseau social qu'un être humain qui a des menstruations s'appelle une femme.
Suite à cette déclaration, des meutes violentes assoiffées de morale faisaient de cette écrivaine une ennemie du Bien, indésirable et juste bonne pour le bûcher. Dire qu'une femme est une femme ? Mais quelle horribles propos !
Sommes-nous en 1793 sous la Terreur ?
Sommes-nous en Union Soviétique sous Staline ?
Sommes-nous au cœur de l'État Islamique ?
Sommes-nous dans 1984 de Gorges Orwell ?
Non, non, non et non.
Nous sommes simplement en Occident, au 21eme siècle.
#jesuischarlie
Alie
19/11/2021 à 06:20
Réduire les femmes aux menstruations c'est extrêmement réducteur. Dire à une personne qu'elle n'est pas valide c'est extrêmement violent.
Yves
20/11/2021 à 13:17
il ne s'agit pas de "réduire", mais les menstrues sont quand même une des caractéristiques biologiques majeure du sexe féminin et c'est cela qui permet de distinguer une femme d'un homme !
Pour être une femme, il faut subir ces menstrues. Je ne vois pas où est le problème à affirmer cela.
Chocolat Carotte
20/11/2021 à 15:46
"Tous les êtres humains qui ont des menstruations sont des femmes" ne signifie pas que "toutes les femmes ont des menstruations".
C'est logique. Car cela exclurait effectivement de nombreuses femmes (prépubères, ménopausées, atteintes de maladies affectant le fonctionnement normal de l'appareil sexuel, et bien évidemment...les femmes transgenres).
Il ne me semble donc pas que Mme Rowling ait réduit les femmes uniquement aux menstruations.
Je crois que le déferlement de haine dont elle fait l'objet témoigne davantage d'une absence de volonté de débattre, de comprendre et de respecter les opinions de chacun. Peut-être y a-t-il également un peu de jalousie envers une femme qui a réussi et qui tient à conserver son esprit critique et son indépendance intellectuelle ?
Les vociférations, les haines ou les affirmations systématiques d'être du bon côté de la morale ne pourront à mon avis jamais conduire à une société tolérante.
Et sinon, si je dis que tous les animaux qui miaulent et qui ronronnent sont des chats, est-ce que j'énonce une évidence ou bien suis-je discriminant envers les chats qui ne se retrouveraient pas dans cette définition ?
Grieet
18/11/2021 à 22:42
Une femme qui énonce une réalité biologique est mise au banc de la société, rendue invisible elle est dépossédée de son œuvre.
Il est consternant de voir a quel point on réussi a séparé l'œuvre de l'artiste lorsqu'il s'agit d'un homme (Polanski, Allen, Picasso... Violeurs, pédophiles, tout à la foi...) Mais il est tellement facile de s'en prendre encore et toujours aux femmes, la chasse aux sorcières est encore bien réelle en 2021.
Alie
19/11/2021 à 06:17
Raison de plus! Il est horrible qu'une femme invalide d'autres femmes seulement parce qu'elles sont un peu différente. De plus, tu parle de biologie, mais que fait tu de toutes ces femmes qui n'ont pas de menstruation ou que ne peuvent pas donner naissance? Elles ne sont plus des femmes non plus? Et pour toi être une femme se résume à avoir des menstruations? C'est très réducteur. Finalement, pourquoi ce donne-t-elle le droit de juger et de rabaisser des gens pour leurs choix de vie qui n'impacte personnes d'autre qu'eux même? Et tu parle de chasse aux sorcières, mais visiblement tu ne comprends pas de quoi tu parle, parce que la chasse aux sorcières ce n'est pas seulement s'en prendre aux femmes, mais bien au groupe minoritaires. Et donc, ici c'est elle qui lance la chasse aux sorcières en dénigrant les personnes trans.
Chellec87
25/11/2021 à 09:47
Bonjour, je fais partie de ces femmes nées avec une malformation sans menstruations. Je ne blâme pas Rowling pour ce qu'elle a dit. Effectivement une personne qui a des menstrues est une femme et pas un homme. Elle n'a absolument pas dit qu'une femme se définissait qu'en cela.
Ceux qui la critiquent, c'est ceux qui nont pas encore bien assumés leur féminité même sans menstruations ou qui donne trop d'importance à ce détail.
Pour ma part, je la remercie d'avoir créer harry potter car les livres sont sortis au moment où j'ai été diagnostiquée mrkh et cet univers a été un véritable echapatoire à ces moments difficiles.
Alina Reyes
19/11/2021 à 10:21
C'est quand même comique de plaindre quelqu'un qui est à la tête d'une industrie "littéraire" à produits dérivés qui la rend ultrariche, et qui, de sa position dominante, suivie par des millions de personnes, se permet d'attaquer à plusieurs reprises les trans alors qu'elle-même, cette femme, signe ses livres de noms d'homme, et choisit un héros masculin sans songer un instant qu'elle perpétue ainsi la culture patriarcale, dans laquelle tout le monde est assigné à reconnaître le garçon ou l'homme comme idéal d'être.
Yves
20/11/2021 à 13:23
Cette auteure n'attaque pas les trans, elle donne juste son opinion qui, rappelons-le, est l'opinion partagée par la quasi-totalité de l'humanité ! C'est pas rien quand même, peut-être faudrait-il annuler cette quasi-totalité aussi ! ça délire sévère en ce moment chez les tenants de ces trucs fumeux sur le genre etc...
Valentin
21/11/2021 à 06:26
Elle a la liberté de choisir le héros qu'elle veut.. Vous n'avez qu'à écrire vos propres histoires avec vos propres héros... C'est fou ça quand même..
C'est quoi le lien avec la richesse de cette dame, mérité selon moi , et l'exclusion dû à ces propos.
De plus, je n'aime pas le monde que vous défendez.. Au moindre tweet, on devrait être mise à l'écart. C'est incroyable et recul net sur notre époque qui devrait développement l'expression de chacun.
Alina Reyes
21/11/2021 à 11:57
Il est fini, mon bon monsieur, le temps où quelques-uns délivraient leur parole tandis que le peuple ne pouvait rien y répondre. Soyez un peu dignes, boomers et arrière-boomers, arrêtez de vous en plaindre, assumez.
Valentin
21/11/2021 à 12:37
Vous mélangez deux choses:
1) La liberté de s'exprimer
2) La condamnation et l'exclusion.
Tout le monde a droit d'exprimer ses opinions. C'est en effet ce que a fait J.K. Rowling.
Cependant, pour des propos qui n'invitent pas à la haine et reste sur le registre de l'humour, son exclusion est exagérée. ca n'empêche qu'on puisse ne pas être d'accord avec ces propos.
En conclusion, c'est bien vous qui régressez dans des temps anciens en étant d'accord de sa mise à mort médiatique.
Hélicoptère
23/11/2021 à 15:03
A mon avis en 2021 on devrait avoir le choix de quel sexualité ont veut ou orientation sexuelle qu'il ou elle ou autre veux..De plus, toute les manifestations devrais vous le rentré dans la tête..
Et comme on dit "on préfère surtout le livre que l'auteur"
Valentin
23/11/2021 à 17:30
Pardon mais qui dit le contraire ?
Je ne pense pas que le débat se situe au niveau du choix du partenaire. Sur ce point, tout le monde est d’accord sauf peut-être dans des pays Islamiques.